Au services des ndcs

L’accord de Paris est un accord universel dans le sens où la quasi-totalité des États de la planète se sont engagés à lutter contre les changements climatiques par la soumission de contributions nationales volontaires, Les INDCs.


C’est le cœur de l’accord de Paris qui a été le fruit de la COP21. Au 4 avril 2016, 161 INDCs avaient été reçus, couvrant 189 Parties de la Convention représentant 96 % des Parties à la Convention. Les Parties qui ont communiqué les INDC constituent environ 99% des émissions de toutes les Parties à la Convention. Au total, 137 Parties représentant 83% des INDC, ont également inclus une composante d'adaptation.


L’objectif de l’initiative de la ceinture bleue est de contribuer à renforcer la composante Océan, Pêche et Aquaculture dans les NDCs, sachant que des actions concrètes peuvent être entreprises aussi bien en matière d’Adaptation que d’Atténuation.


La Pêche et les Océans dans les Contributions Nationales (NDCs)

La pêche et les océans, victimes collatérales du changement climatiques mais également facteurs de la résilience du climat, doivent être pris en compte de manière plus systématique dans la définition des contributions nationales de lutte contre le changement climatique. En s’appuyant avant tout sur le cadre et l’outil proposé par le NDCs Partenership, notre objectif est d’encourager l’intégration de la question climatique dans les politiques publiques et surtout mieux intégrer les actions liées à la résilience des océans et de la pêche dans les NDCs.

FAITS

L’océan mondial absorbe plus de 90% de la chaleur et environ un quart du CO2 qui s'accumulent dans l'atmosphère en raison de l'activité humaine, modulant les changements climatiques avec un impact important sur sa propre résilience. L'excès de chaleur et de CO2 modifie la physique, la chimie et l'écologie des océans, tout en affectant les précieux services écosystémiques tels que la pêche, le tourisme côtier et la protection côtière.


Face à l’enjeu planétaire du rôle régulateur des océans et vue l’importance de sauvegarder les zones et les écosystèmes côtiers dans le contexte de l’ODD 14, il devient urgent d’agir. La décision du GIEC de produire un Rapport Spécial sur l’Océan va dans ce sens et permettra, pour la première fois, de construire une vision intégrée des impacts des changements climatiques sur l’Océan, et du rôle de l’Océan sur le système climatique lui-même.


Il devient urgent de mettre en œuvre des solutions et des politiques publiques pour les régions côtières et insulaires les plus vulnérables et que les plans et solutions mises en œuvre reposent sur des données scientifiques objectives pour s’assurer que les mesures d’adaptation réduisent bien au minimum les impacts négatifs de la variabilité naturelle du climat et du dérèglement climatique.


Les contributions nationales regroupent les engagements d’atténuation des Etats, à travers les projections et calendriers d’action visant à réduire les émissions sectorielles de gaz à effet de serre au niveau national et les objectifs d’adaptation nationaux pour réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux effets des changements climatiques réels ou projetés. Les scénarios tirés des contributions décidées aux niveaux nationaux remises par les Parties en amont de la COP21 mettent en évidence une multiplication du risque de poursuite et d’accroissement du dérèglement et de ses conséquences. Ainsi les efforts de réduction annoncés l’Accord de Paris produiront tout de même multiplication par deux du niveau actuel de risque d’impact sur les océans et zones côtières. Il est donc important que les océans soient intégrés dans les NDCs (et INDCs) en vue de construire un cadre global pour la protection des océans sans lequel l’Accord universel de Paris n’atteindrait pas ses objectifs.
Il est également important de s’engager dans des modèles de développement compatibles avec le maintien de la résilience des océans et des écosystèmes côtières.

La Pêche et les Océans dans les Contributions Nationales (NDCs)

L’initiative de la Ceinture Bleue soumise par le Gouvernement du Maroc dans le cadre de l’action de haut niveau en faveur de la résilience des océans et la lutte contre le dérèglement climatique, milite dans ce cadre pour :

Renforcer la prise en compte les considérations climatiques dans le développement des économies maritimes notamment dans la planification du développement et la gestion du secteur halieutique et des espaces et écosystèmes marins côtiers, particulièrement dans les pays en développement et les SIDs les plus vulnérables.

Relier les solutions bleues d’adaptation et d’atténuation avec les plans d'action nationaux et les engagements dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs des NDCs et l’ODD 14.

Développer et intégrer les solutions d'atténuation et d'adaptation des secteurs halieutiques aux échelles nationales, régionales et internationales pour une contribution effective des politiques de pêche à la mise en œuvre des NDCs.

Le développement des capacités techniques pour gérer ces solutions notamment dans les pays côtiers et insulaires les plus vulnérables, en vue d’une prise en compte effective des objectifs d’adaptation et d’atténuation relatifs au secteur des pêches dans les NDCs nationaux.

La mobilisation des investissements privés et le soutien international aux plans de mise en œuvre des solutions d'atténuation et d'adaptation dans le secteur halieutique, y compris des conditions propices à la suppression des obstacles à la mise en œuvre.

L’idée forte de l‘initiative de la ceinture bleue

réside dans la conviction que la pêche et l’aquaculture peuvent devenir un modèle de durabilité en s’appuyant sur les principes des économies bleue et circulaire. Un package de solutions prioritaires concrètes sont proposées dans le cadre d’une feuille de route : « Climate SMART Solutions For Fisheries and Aquaculture » ciblant à la fois l’adaptation et la contribution à l’atténuation des changements climatiques. Une plateforme collaborative est proposée pour accompagner la mise en œuvre des solutions, visant l’inclusion et la mise en contact de l’ensemble des composantes nécessaires à la réussite des solutions : Recherche, Innovation, Expertise, Institutions étatiques, Institutions Financières et Agences d’Exécution.


Une solution comme la protection des aires à herbiers, les mangroves et le développement de l’algoculture, en plus du maintien de l’intégrité fonctionnelle des grands écosystèmes marins côtiers, peuvent participer à l’effort d’atténuation, en jouant le rôle de « puits » de carbone tout en maintenant les services fournis par les océans, contribuant ainsi aux objectifs des NDCs et de Développement Durable.


Récapitulatif des NDCs et rôle potentiel de la Ceinture Bleue

Pays africains ayant inscrit des actions relative au secteur halieutique et aux océans dans leurs NDCs Actions prévues dans le cadre des NDCs Mesures de Lien avec l’initiative de la Ceinture Bleue
Adaptation Atténuation Renforcement des capacités Transfert de technologie

Mauritanie

  • - Protection des habitats de la zone euphotique (profondeur des 20m) ;
  • - Elaboration des plans d’aménagement pour les principales pêcheries
  • - Cadre stratégique de développement de l’aquaculture marine
  • - Renforcement des moyens de contrôle en mer et de recherche scientifique

  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique
  • Solution 1.1. Renforcement du dispositif d’observation océanographique et biologique
  • Solution 1.3. Renforcement des systèmes de surveillance et les dispositifs d’Alerte et de Gestion du risque

France
Polynésie

  • - la Polynésie française entend veiller à l’intégrité de son espace océanique en classant l’ensemble de sa ZEE de 5 millions de km² en Aire Marine Gérée dans l’objectif de conforter et d’optimiser les mesures de gestion existantes, notamment en matière de pêche durable, de préservation des espèces marines emblématiques et de protection des écosystèmes marins.
  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées

Nigeria

  • - Améliorer la pêche artisanale et encourager l'aquaculture durable en tant qu'options d'adaptation pour les communautés de pêche.

Maroc

  • À l’horizon 2020 :
    - Atteindre un niveau de 95 % des espèces commercialisées gérées durablement;
  • - Réduction des rejets à 90 % du niveau actuel;
  • - Établissement d’un réseau d’observation côtier, doté de quatre bouées océanographiques et météorologiques et élargissement du système de surveillance et d’alerte environnemental et sanitaire du littoral à 40 zones d’observation;
  • - Réduction de 50 % la quantité de farine de poisson produite à partir de poissons frais.
  • À l’horizon 2030 :
    - Établissement d’aires marines protégées correspondant à 10 % de la zone économique exclusive;
  • - Développement de deux écloseries pour le repeuplement de cinq espèces littorales en danger;
  • - Renouvellement et modernisation de 30 % des flottes, notamment avec des bateaux plus écologiques et équipés avec des systèmes d’observations;
  • - Restauration de 50 % des habitats marins dégradés;
  • - Augmentation de 50 % du volume de produits valorisés provenant du milieu marin.
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique
  • Solution 2.2. Favoriser les navires de pêche écologiques du futur
  • Solution 1.1. Renforcement du dispositif d’observation océanographique et biologique
  • Solution 1.3. Renforcement des systèmes de surveillance et les dispositifs d’Alerte et de Gestion du risque
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique
  • Solution 3.3. Développer des systèmes aquacoles multi-trophiques
  • Solution 2.2. Favoriser les navires de pêche écologiques du futur
  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique

Cameroun

  • Programme 18 :
    Réduction des effets des changements climatiques sur le secteur halieutique:
    - Adaptation de la pêche, de l'aquaculture, de la pisciculture

Côte d'Ivoire

  • Agriculture / Elevage /Pêche :
    - Améliorer les technologies de production
  • - Renforcer les capacités des acteurs

Guinée
Konackry

  • - Actualisation du schéma directeur d’aménagement de la mangrove (SDAM);
  • - Diminution des sources de dégradation de la mangrove;
  • - Intégration de l’adaptation dans les plans locaux de développement et outils d’aménagement du territoire;
  • - Renforcement de la connaissance scientifique sur l’ensemble du littoral;
  • - Extension des initiatives-pilotes déjà lancées, en particulier le projet Renforcement de la Résilience et Adaptation aux Impacts Négatifs du Changement Climatique dans les Zones Côtières Vulnérables de Guinée (RAZC) à l’ensemble des communes du littoral.
  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées

Gabon

  • - Améliorer les technologies de production
  • - Renforcer les capacités des acteurs
  • - Règlementer la construction et l’extraction du sable sur le littoral

Gambie

  • La Politique des pêches met l'accent sur :
    - la maximisation des rendements grâce à l'aquaculture
  • - la protection des sites de débarquements des produits de la pêche et des installations contre les inondations
  • Solution 3.3. Développer des systèmes aquacoles multi-trophiques

Ghana

  • - Renforcer la pénétration des « climate smart technologies » pour accroître la productivité des pêcheries de 10%.
  • - Promouvoir les innovations dans le stockage post-capture et la transformation des aliments dans 43 districts administratifs
  • Solution 2.2. Favoriser les navires de pêche écologiques du futur
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique

Madagascar

  • Actions à mener entre 2020 et 2030 :
    - Suivi en temps réel des informations climatiques;
  • - Mise en œuvre effective des Systèmes nationaux d’Alertes Précoces (SAP) multirisques, intégrant au moins les cyclones, inondations, sécurité alimentaire et nutritionnelle, sécheresses/famines, surveillances sanitaires et phytosanitaires;
  • - Application à grande échelle des Modèles Intégrés d’Agricultures Résilientes dans les grands pôles agricoles, les zones de culture de rente, les zones d’élevage extensif, les zones de pêches prioritaires, les mangroves, et les zones sensibles aux épisodes de sécheresses;
  • - Renforcement des protections naturelles et réduction de la vulnérabilité des zones littorales, marines et côtières concernées par l’érosion côtière et du recul de la côte (Menabe, Boeny, Sud-ouest et Est, etc.);
  • - Renforcement et mise à jour des Systèmes d’Alerte Précoce multirisques en intégrant la surveillance phytosanitaire, les avertissements agricoles, les alertes aux sécheresses et la surveillance alimentaire et nutritionnelle;
  • - Adaptation basée sur les écosystèmes pour lutter contre l’avancement des dunes (phénomènes à causes multiples mais aggravés par les changements climatiques) en capitalisant les résultats des recherches déjà conduites;
  • - Restauration des habitats naturels (forêts et mangroves : 45 000 ha, lacs et cours d’eau, etc.).
  • Solution 1.1. Renforcement du dispositif d’observation océanographique et biologique
  • Solution 1.3. Renforcement des systèmes de surveillance et les dispositifs d’Alerte et de Gestion du risque







  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées





  • Solution 1.1. Renforcement du dispositif d’observation océanographique et biologique
  • Solution 1.3. Renforcement des systèmes de surveillance et les dispositifs d’Alerte et de Gestion du risque



  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées

Seychelles

  • Nombreux projets intersectoriels dans le cadre de la stratégie et le plan d'action pour la biodiversité des Seychelles (2015-2020), ayant des implications en matière d'adaptation aux changements climatiques. Sur la base d’approches d'adaptation basées sur l'écosystème pour la conservation de la biodiversité : programmes pour la pêche industrielle et artisanale durable, la mariculture durable à mettre en place

Sierra Léone

  • Axe strategique 5:
    - Gestion des ressources côtières et halieutiques par la promotion de techniques de pêche non destructrices pour maintenir la résilience des écosystèmes marins
  • Solution 2.2. Favoriser les navires de pêche écologiques du futur
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique

Somalie

  • - Amélioration des chaînes de valeur locales et orientées vers l'exportation dans la pêche dans les communautés ciblées
  • Solution 2.3. Encourager la valorisation et les processus de certification écologique

Djibouti

  • L’objectif global du Programme est :
    - d’appuyer les populations des zones côtières rurales affectées par le changement climatique pour améliorer leur résilience et réduire leur vulnérabilité face à ces changements et promouvoir la cogestion des ressources marines.
  • - La réhabilitation des mangroves permet d’améliorer leur rôle de bouclier pour la protection côtière contre les marées et l'érosion. la restauration des récifs coralliens et des mangroves permet de générer des revenus supplémentaires par le développement des activités d'éco-tourisme
  • Solution 2.1. Instauration des Aires Marines Protégées

Le but de cette initiative NDCPartnership qui est basée sur le Partenariat et la transparence est de faciliter l'apprentissage, la collaboration et la coordination pour :

  • L’amélioration de la visibilité et de l'accès aux programmes de soutien des NDCs existants ;
  • Des programmes de soutien aux NDCs mieux conçus et plus réactifs ;
  • Un meilleur alignement entre les programmes relatifs au climat et au développement ;
  • Augmentation de l'élan politique pour la mise en œuvre de l’accord de Paris
  • Des politiques du changement climatique.

Avec le nouveau portail dédié aux NDCs, tous les pays auront accès à des outils de connaissances, à des notes d'information et à des pratiques exemplaires à l'échelle mondiale. Les pays partenaires contribueront à mettre en évidence les priorités nationales, à relier les pays aux bailleurs de fonds concernés et à soutenir les initiatives et à offrir des activités complémentaires d'apprentissage partagé et de soutien aux communications et les pays pionniers donneront accès à une assistance technique ciblée.

Le Navigateur http://ndcpartnership.org/ est une base de données consultable sur les programmes d'assistance financière et technique disponibles pour la mise en œuvre des plans nationaux de lutte contre le changement climatique (appelés «contributions nationales»). Il est conçu pour aider les pays à identifier les ressources disponibles pour l'adaptation et l'atténuation en montrant des sources de financement accessibles, le renforcement des capacités, l'assistance technique et d'autres types de soutien. La base de données est régulièrement mise à jour à mesure que davantage de données sont disponibles. Il est à noter que les sources traditionnelles de financement du développement, qui peuvent être une source importante de financement pour l'action climatique, ne sont pas incluses dans cette base de données